Jeudi 21 Novembre : Le Handicap, vivre les différences

« Le handicap, vivre les différences »

Dans la continuité de la culture religieuse effectué en collège, tous les élèves de 2nde vont découvrir cette année la Formation Humaine et Spirituelle (FHS) qui a pour dessein de contribuer à leur développement humain et spirituel dans le respect de la liberté de conscience de chacun tout en proposant pour ceux qu’ils le souhaitent un regard chrétien sur des thèmes d’aujourd’hui. Il s’agit donc d’aller à la rencontre de Témoins qui par leur parcours amèneront les élèves à enrichir leur discernement quant à leurs choix de vie et à réfléchir sur eux-mêmes comme sur leur relation à l’autre. En effet, l’homme est un être de relation et c’est l’autre qui le révèle à lui-même. Ainsi, il s’agit de connaître les autres pour mieux se connaître soi-même selon la citation de Lao Tseu : « Connaître les autres c’est sagesse ; se connaître soi-même c’est plus grande sagesse ». Le 21 novembre, Claire Boucher inaugure cette année de FHS en partageant une demi-journée avec nos élèves sur le thème « Le handicap, vivre les différences ». Sujet que Mme Boucher a, à cœur, de partager avec les jeunes depuis des années en intervenant dans les établissements scolaires, elle-même atteint d’un handicap depuis la naissance. Nous débuterons ce temps fort par un extrait du film « Intouchable » et plus particulièrement l’entretien d’embauche, révélateur des représentations que l’on se fait du handicap.

Les années précédentes, nous avions demandé aux élèves à partir de cet épisode de définir le handicap et de décliner ses formes mais également de nous livrer leurs représentations. Exercice difficile pour eux, peu ont osé prendre la parole. Était-ce de la timidité, de la pudeur, de la gêne à s’exprimer en la présence de Claire ? Alors, nous les avons répartis en petits groupes afin de libérer leur parole tout en s’appuyant sur un questionnaire personnel « mon regard sur le handicap ». Très rapidement, les élèves ont parlé très simplement d’un de leurs proches atteint d’un handicap et même d’eux-mêmes en se demandant si porter des lunettes pouvait être considéré comme un handicap. Ainsi, ils ont naturellement démontré que le handicap souvent stigmatisé comme insurmontable était simplement une différence parmi d’autres. Claire a échangé avec tous les groupes avant de nous offrir son témoignage de vie empreint d’authenticité, de générosité, d’humour, de foi en la vie, en sa famille et en Dieu. Elle raconte ses premières heures de vie après sa naissance qui ont été incertaines mais soutenue par l’amour inconditionnel de ses parents comme de ses frères et sœurs, elle s’est accrochée à la vie. Cette force de caractère et cette espérance n’ont cessé de l’animer et de la faire avancer.

Chaque situation de handicap a sa particularité, chaque histoire est singulière. Mais le message de Claire a été de montrer que derrière le handicap, il y a une personne unique qui comme tout humain vit de fraternité et de communion avec l’autre. Le handicap peut représenter une barrière, faire peur, créer un sentiment de malaise : « que dire ? que faire ? face à une personne qui nous semble vulnérable ». Mais nous portons tous en nous une part de fragilité. Alors il ne s’agit pas de s’adresser à « l’handicapé » comme elle le dit avec force mais à la personne car on ne peut réduire une personne à son handicap, à sa différence. Alors osons la rencontre, dépassons nos propres représentations, nos préjugés, sortons d’une société où règne une certaine tyrannie de la normalité, concept totalement subjectif et relatif dans un monde marqué par les différences. Mieux vaut prendre le risque de la maladresse que celui de l’indifférence comme le dit Mère Thérésa « La pire des souffrances c’est le rejet ». Il est essentiel de voir et de connaitre l’autre tel qu’il est, avec ce qu’il a à nous appendre plutôt que de le voir seulement à travers ce qui le différencie. Qui sait… de belles amitiés pourraient naitre et nous enrichir, nous épanouir et nous rendre plus heureux encore.

Cette matinée s’est clôturée par l’intervention de Constance Despretz, adjointe en pastorale et du Père Amaury, prêtre référent de St Augustin, par un regard chrétien sur le handicap à la lumière de ce qui se vit au sanctuaire de Lourdes avec les malades. Claire Boucher a également parlé de son engagement dans l’association « Foi et Lumière ».

Un grand merci à Claire dont la présence chaque année marque les mémoires et nous aident à vivre la différence pleinement grâce à sa sincérité.

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